T P O

T   P   O
The Patient Ox (aka Hénock Gugsa)

G r e e t i n g s !

** TPO **
A personal blog with diverse topicality and multiple interests!


On the menu ... politics, music, poetry, and other good stuff.
There is humor, but there is blunt seriousness here as well!


Parfois, on parle français ici aussi. Je suis un francophile .... Bienvenue à tous!

* Your comments and evaluations are appreciated ! *

Monday, December 16, 2013

Practical Advice - Kurt Vonnegut


Kurt Vonnegut (1922-2007)
Kurt Vonnegut's Advice to His Children
====== // ======

[Vonnegut's advice is equally valid and valuable to all children anywhere and everywhere.]

- Advice my father gave me: never take liquor into the bedroom. Don’t stick anything in your ears. Be anything but an architect ....

- ... My good advice to you is to pay somebody to teach you to speak some foreign language, to meet with you two or three times a week and talk. Also: get somebody to teach you to play a musical instrument. ....


- I think it’s important to live in a nice country rather than a powerful one. Power makes everybody crazy.

- .... I am going to order you to do something new, if you haven’t done it already. Get a collection of the short stories of Chekhov and read every one. Then read “Youth” by Joseph Conrad. I’m not suggesting that you do these things. I am ordering you to do them.

- ... Practice any art, music, singing, dancing, acting, drawing, painting, sculpting, poetry, fiction, essays, reportage, no matter how well or badly, not to get money and fame, but to experience becoming, to find out what’s inside you, to make your soul glow.

Wednesday, December 11, 2013

"...ton libérateur, ... le livre ..." - Victor Hugo


faire un clic pour agrandir (click to enlarge)

A qui la faute ?
Victor Hugo (1802-1885)
//==//==//

-Tu viens d'incendier la Bibliothèque ?

- Oui.
J'ai mis le feu là.

- Mais c'est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C'est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C'est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothèque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l'aurore.
Quoi! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d'oeuvre pleins de foudre et de clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siècles, dans l'homme antique, dans l'histoire,
Dans le passé, leçon qu'épelle l'avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais finir,
Dans les poètes! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des Homères, des jobs, debout sur l'horizon,
Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
De tout l'esprit humain tu fais de la fumée !
As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? Le livre est là sur la hauteur;
Il luit; parce qu'il brille et qu'il les illumine,
Il détruit l'échafaud, la guerre, la famine
Il parle, plus d'esclave et plus de paria.
Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille
L'âme immense qu'ils ont en eux, en toi s'éveille ;
Ébloui, tu te sens le même homme qu'eux tous ;
Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître,
Ils t'enseignent ainsi que l'aube éclaire un cloître
À mesure qu'il plonge en ton coeur plus avant,
Leur chaud rayon t'apaise et te fait plus vivant ;
Ton âme interrogée est prête à leur répondre ;
Tu te reconnais bon, puis meilleur; tu sens fondre,
Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
Car la science en l'homme arrive la première.
Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
C'est à toi comprends donc, et c'est toi qui l'éteins !
Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.
Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
Les liens que l'erreur à la vérité mêle,
Car toute conscience est un noeud gordien.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l'ôte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse à toi ! c'est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrès, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !

- Je ne sais pas lire.